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Mesurer les revenus équivalents: mise en œuvre de mesure de bien-être individuel à partir de données belges (MEQIN)

Projet de recherche BR/121/A5/MEQIN (Action de recherche BR)

Personnes :

  • Prof. dr.  MANIQUET François - Université Catholique de Louvain (UCLouvain)
    Coordinateur du projet
    Partenaire financé belge
    Durée: 1/10/2013-31/12/2017
  • Prof. dr.  SCHOKKAERT Erik - Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven)
    Partenaire financé belge
    Durée: 1/10/2013-31/12/2017
  • Mevr.  CANTILLON Bea - Universiteit Antwerpen (UA)
    Partenaire financé belge
    Durée: 1/10/2013-31/12/2017
  • Dr.  DE ROCK Bram - Université Libre de Bruxelles (ULB)
    Partenaire financé belge
    Durée: 1/10/2013-31/12/2017

Description :

Objectifs généraux et questions de recherche sous-jacentes

L’objectif général consiste à mettre au point la méthode statistique qui devrait permettre de construire des indices de bien-être cohérents avec les principes suivants:

- le bien-être est fondamentalement multidimensionnel ;
- une des raisons pour lesquelles les politiques de lutte contre la pauvreté ont eu des résultats si décevants tient au fait que le point de vue des personnes pauvres elles-mêmes n’a pas été suffisamment pris en compte;
- l’agrégation des différentes dimensions du bien-être doit se faire d’abord au niveau de la personne pour être par la suite agrégée au niveau social;
- le paradigme dominant d’une répartition égale du bien-être au sein du ménage doit être abandonné;
- les politiques sociales ne peuvent être conçues adéquatement sans tenir compte de manière précise de la manière dont les bénéficiaires potentiels eux-mêmes réagissent aux changements de leur environnement.

Contexte

Une nouvelle mesure de bien-être, forme la pierre angulaire de ce projet. Le concept clé est le concept de revenu équivalent. Il a trois caractéristiques principales. D’abord, il tient compte à la fois des dimensions externes (par exemple, la consommation de biens privés) et internes (par exemple, la santé) du bien-être des personnes. Ensuite, il offre un compromis unique entre les approches purement objectives du bien-être, qui sont critiquées pour ne pas tenir suffisamment compte du point de vue des gens eux-mêmes sur leur bien-être, et les approches purement subjectives du bien-être, qui sont critiquées pour leur incapacité à tenir compte des différences de quantités de ressources qui sont nécessaires pour permettre à des personnes différentes d’atteindre le même niveau subjectif de bien-être. Les revenus équivalents, au contraire, mesure la valeur que peut avoir pour une personne le panier de ressources externes et internes dont elle dispose. Enfin, les revenus équivalents peuvent être mesurés à un niveau individuel, en remplaçant l’hypothèse classique d’une répartition égale du bien-être à l’intérieur du ménage, par d’autres hypothèses plus conformes aux nouvelles théories de la prise de décision collective dans le ménage.

Méthodologie

Mesurer le bien-être à partir des revenus équivalents exige que l’on estime ce que les économistes appellent les préférences des gens, c’est-à-dire la manière dont les gens font leurs propres arbitrages entre les différentes dimensions constitutives du bien-être. L’importance relative d’être en bonne santé, par exemple, par rapport à la consommation de biens matériels, peut différer d’une personne à l’autre. Trois grandes approches statistiques peuvent permettre d’estimer des préférences. La première est basée sur les préférences révélées par les choix des gens. La seconde est basée sur les préférences exprimées des gens. La troisième approche statistique est basée sur les mesures de satisfaction subjective. Chacune de ces trois techniques souffrent de défauts importants.
Ce projet de recherche consiste précisément à mettre sur pied une base de données représentative des ménages belges dont la structure permettra d’appliquer et de comparer les trois approches de l’estimation des préférences, dans l’objectif de trouver le moyen de les combiner pour définir l’approche la plus acceptable.

Nature de l’interdisciplinarité

Le projet de recherche que nous décrivons ici réunit des chercheurs en théorie économique, économie de la santé, politique sociale, théorie économétrique et économétrie appliquée.

Impact potentiel de la recherche sur le plan scientifique, sociétal et/ou en appui à la décision

Cette recherche donnera aux scientifiques, aux observateurs et aux décideurs politiques de nouveaux moyens d’évaluer les politiques sociales. Trois applications seront proposées. La première application consiste en l’évaluation de la pauvreté et de l’inégalité en Belgique, la caractérisation de la population à risque de pauvreté, et l’évaluation de la mesure dans laquelle chaque dimension du bien-être compte dans l’inégalité et la pauvreté des ménages belges.
La deuxième application est l’analyse de l’inégalité au sein du ménage, en particulier de l’inégalité entre les hommes et les femmes.
La troisième application est la mesure des inégalités socioéconomiques en santé. Cette application est rendue possible par le fait que nos enquêtes nous permettent de tenir compte de la relation entre la santé et les autres dimensions du bien-être, ainsi que de l’importance relative de chacune de ces dimensions dans la manière dont les personnes elles-mêmes définissent leur bien-être.

Description des produits finis de la recherche

Les produits finis seront

- la base de données représentatives de la population belge, à partir de laquelle les nouvelles mesures de bien-être pourront être calculées,
- plusieurs conférences scientifiques et de dissémination des résultats de la recherche,
- plusieurs publications scientifiques.

Documentation :

MEQIN sur le site web Brain-be

Site du projet
Site du projet - our book

Measuring Equivalent Incomes : final report (MEQIN)  Schokkaert, Erik - Cantillon, Béa - De Rock, Bram ... et al.  Brussels : Scientific Policy, 2019 (SP2802)
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