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Une base de données sur les conditions, heures et arrangements de travail (LFS&TIME)

Projet de recherche BR/132/A6/LFSTIME (Action de recherche BR)

Personnes :

  • M.  GLORIEUX Ignace - Vrije Universiteit Brussel (VUB)
    Partenaire financé belge
    Durée: 1/12/2013-29/2/2016
  • Dr.  FUSILIER Bernard - Université Catholique de Louvain (UCLouvain)
    Partenaire financé belge
    Durée: 1/12/2013-29/2/2016

Description :

L’enquête sur les forces de travail (EFT) est une importante source d’information pour capturer les grandes caractéristiques de la population active, de l’emploi et du temps de travail. Cependant, lorsqu’il est question d’analyser plus finement la durée, les horaires et la planification du temps de travail, les estimations qui y sont relatives dans l’EFT ne satisfont pas entièrement les chercheurs. Cette insatisfaction, débattue à l’échelle internationale, est due en partie à la méthodologie de l’EFT qui utilise des questions sommaires faisant appel à la mémoire des répondants, ce qui tend à favoriser une surestimation de la durée du temps de travail. En outre, la flexibilité croissante et la complexification des configurations temporelles, rendent également insuffisantes les estimations des durées du temps de travail hebdomadaire de l’EFT. D’autres méthodologies s’avèrent alors plus adéquates pour mesurer les temps sociaux et compenser les faiblesses de l’EFT: les cahiers-temps tels qu’employés dans les enquêtes Emploi du Temps (EET) et les carnets du temps de travail (CT). Comme dans les EET les interviewés doivent enregistrer leurs activités au cours d’une journée de 24 heures dans l’ordre de leur survenance avec un faible décalage temporel, le biais de mémoire et les surestimations sont largement écartés. Toutefois, alors que les EET se limitent à deux journées, la force des CT est de garder une trace d’une seule activité (le travail) dans une grille couvrant une semaine entière.

Objectifs généraux et questions de recherche

Ce projet vise à fusionner les bases de données issues de l’EET, des CT et de l’EFT et à créer une situation d’interopérabilité entre elles. En couplant les forces de chacune d’elles, ce projet augmentera la finesse et la pertinence des données et par conséquent enrichira l’analyse des usages et contenus des temps. La fusion interviendra également comme un test de la qualité des données de l’EFT notamment en ce qui concerne sa fiabilité (la capacité d’une méthode à générer des résultats identiques comparativement aux autres méthodes) et sa validité (à quel point une méthode d’enregistrement est appropriée pour estimer un phénomène).

Méthodologies

Afin de garantir l’interopérabilité, les bases de données séparées doivent être nettoyées. La première partie du nettoyage comprend l’analyse des valeurs manquantes et des valeurs extrêmes ainsi que les contrôles de la qualité des informations contenues dans les questionnaires et carnets complétés. La seconde partie du nettoyage suppose un travail intensif de contrôle de la procédure de codage des activités dans l’EET et de l’enregistrement du travail rémunéré dans les CT. Après la procédure de nettoyage primaire, les trois sources de données seront fusionnées en une base dans une perspective multi-niveau (ex. niveau de l’épisode, niveau du répondant individuel, niveau du ménage). A travers ces étapes nous testerons la pertinence et les apports des bases de données ainsi fusionnées.  

Nature de l'interdisciplinarité

En janvier 2013, Statbel a commencé à enregistrer les EFT 2013, EET 2013 et CT 2013 en se basant sur un même échantillon de ménages et de répondants. Durant la préparation et l’exécution du terrain, le groupe de recherche TOR a été un conseiller central au regard de ses 30 ans d’expérience dans la collecte et le nettoyage de l’EET. Une grande partie de la validité des données dépend de la définition des concepts qui doivent être mesurés. Des chercheurs en sociologie de l’Université catholique de Louvain prendront en charge ce travail conceptuel qui a longtemps été ambigu lorsqu’il s’agit de la définition du travail. Quant à la question de la validité, la fusion de l’ensemble des bases de données implique des opérations techniques et statistiques telles que les procédures de pondération, le calibrage et le nettoyage des données. Ce projet de recherche est une collaboration entre le groupe de recherche TOR de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et l’Institut IACCHOS (dont les centres GIRSEF et CIRFASE) de l’Université catholique de Louvain (UCL).

Impact potentiel de la recherche sur le plan scientifique, sociétal et/ou en appui à la décision

L’objectif principal est de fusionner trois bases de données en une seule qui sera publiquement accessible, sous la forme d’un outil en ligne, à destination aussi bien des experts que des profanes. Une attention particulière pourra alors être portée aux caractéristiques de la force de travail et aux temps sociaux comme étant des indicateurs ou des éléments explicatifs de l’organisation des sociétés. Ce projet a un intérêt non seulement national mais aussi international, notamment par les enseignements qu’il peut retirer de cette expérimentation et le retour vers EUROSTAT qui joue un rôle majeur dans l’harmonisation et la garantie de la qualité des statistiques économiques et sociales européennes.

Description des produits finis de la recherche, à court et moyen terme

Cette recherche produira une base de données LFS&TIME, accessible à un large public par le moyen d’un outil internet le plus opérationnel possible. Le groupe de recherche fournira des rapports et des recommandations et diffusera les résultats de son travail sur la scène internationale à travers des workshops, des colloques, et autres communications scientifiques. Enfin, il étoffera le réseau de recherche et servira aussi de support pour soutenir d’autres demandes de subventions de recherche à l’échelle internationale.

Documentation :