BRUXELLES, 28/04/2025 - Le SPP Politique scientifique fédérale (BELSPO), avec le soutien de l’Agence spatiale européenne (ESA), a sélectionné, pour l’instant, trois expériences scientifiques belges qui seront menées à bord de la Station spatiale internationale (ISS) lors de la mission de l’astronaute Raphaël Liégeois en 2026.

Une mission spatiale avec un Belge à bord, ça date ! La dernière remonte à 2009, lorsque Frank De Winne s’est envolé pour la deuxième fois vers la Station spatiale internationale (ISS). Depuis, des dizaines de projets de recherche avec une contribution belge ont été menés à bord de la station. Mais quinze ans plus tard, grâce au vol annoncé de Raphaël Liégeois, une nouvelle fenêtre s’ouvre pour mener des expériences 100 % belges dans l’espace.

Cette opportunité a suscité un véritable enthousiasme : 29 groupes ont soumis une proposition pour la mission de 2026. La qualité des projets présentés était particulièrement élevée, reflet du dynamisme, de l’expertise et de l’esprit d’innovation de la recherche belge. Parmi ces 29 propositions, trois ont été sélectionnées jusqu’à présent.

Des recherches en microgravité

Raphaël Liégeois, astronaute de l’ESA, mènera de nombreuses expériences européennes, auxquelles participent également des équipes belges, à bord de l’ISS. À ces activités s’ajouteront trois projets belges sélectionnés pour leur valeur scientifique, leur faisabilité technique et leur compatibilité budgétaire.

• ASTROMY (VIB-UGent) analysera l’effet de la microgravité sur la croissance du maïs (Zea mays) en étudiant les mécanismes génétiques qui régulent le développement des cellules de la partie aérienne de la plante. Ces recherches nous permettront de mieux comprendre les effets des vols spatiaux sur les plantes, mais aussi de développer des systèmes de survie pour de longs voyages dans l’espace. Elles offriront également des retombées sur Terre : nous pourrions ainsi mieux comprendre comment les plantes peuvent pousser dans des conditions extrêmes et en savoir davantage sur la résilience des cultures face aux changements climatiques.
• BeBlob (Université de Namur) se concentre sur Physarum polycephalum, une moisissure visqueuse exceptionnellement résistante aux conditions extrêmes. L'expérience examinera la capacité de cet organisme unicellulaire à se régénérer après s'être desséché et avoir été exposé aux radiations spatiales. L'objectif : mieux comprendre les mécanismes de réparation de l’ADN et la réponse cellulaire au stress, avec des applications prometteuses en biotechnologie et en médecine.
• OSCAR-BLINQ (UHasselt, BIRA-IASB, UCLouvain) développera une plateforme de capteurs quantiques à base de (nano)diamants pour étudier les réactions chimiques en microgravité. En analysant les changements d'acidité et les réactions d'oxydoréduction, cette expérience contribuera aux progrès de l'astrochimie, de la chimie atmosphérique et au développement de nouvelles technologies d'analyse, avec des applications potentielles dans l'exploration spatiale et la recherche fondamentale.

Un secteur stratégique pour la Belgique

Ces projets s’inscrivent dans la continuité de l’engagement de la Belgique en faveur de l’exploration spatiale et de la recherche scientifique en microgravité. Ils mettent en lumière le savoir-faire belge et renforcent la position de notre pays sur la scène scientifique internationale.

Le secteur spatial constitue un vecteur clé d’innovation et de croissance économique, mobilisant des compétences hautement qualifiées. Ses avancées bénéficient à de nombreux domaines, de la biotechnologie à l’agriculture, en passant par la santé.

« L’ISS est le seul laboratoire où la microgravité peut être maintenue au-delà de quelques secondes, offrant ainsi aux scientifiques une opportunité unique d’étudier des phénomènes impossibles à reproduire sur Terre. Les recherches menées à son bord ne se limitent pas à de simples démonstrations techniques ou à de la curiosité scientifique ; elles ont un impact tangible sur notre quotidien et ouvrent la voie à des progrès dont toute l’humanité pourra bénéficier. »
Raphael Liégeois