BRUXELLES, 07/10/2025 - Que se passe-t-il dans notre cerveau lors d’un séjour spatial ? Cette question mobilise des chercheurs belges depuis près de vingt ans, avec, à la clé, des résultats probants. Le professeur Floris Wuyts de l’Université d’Anvers et son équipe font partie de l’une des rares équipes au monde étudiant le cerveau d’astronautes américains, européens et cosmonautes russes. Leurs ambitions continuent de croître. Avec le concours de la NASA, le nombre d’IRM effectuées avant et après les missions spatiales va prochainement doubler. La Belgique disposera ainsi de la plus vaste base de données d’IRM d’astronautes au monde.

Depuis 2007, un groupe de scientifiques belges étudie les effets des voyages spatiaux sur le corps humain. Ces travaux portent sur la perte de masse musculaire, les troubles de l’équilibre, la diminution de l’odorat et les effets sur le cerveau. À ce jour, trente astronautes ont déjà passé un examen par imagerie par résonance magnétique (IRM). Ces résultats sont essentiels non seulement pour les futures missions spatiales, mais aussi pour la recherche médicale et technologique sur Terre. Compte tenu du caractère unique des recherches du professeur Wuyts, la NASA a explicitement demandé d’approfondir la collaboration.

« Il est impossible de reproduire les conditions de l’espace sur Terre », explique le professeur Wuyts. « Cette collaboration nous apporte des enseignements précieux. Ces connaissances sont utiles au quotidien, notamment en médecine, en particulier pour la recherche sur l’équilibre et la neuroplasticité. Elles nous préparent aussi à des voyages spatiaux plus longs. Grâce à notre collaboration avec l’ESA, Roscosmos et la NASA, nous progressons considérablement. Nous passerons de trente à soixante IRM : nous aurons ainsi étudié environ un quart des astronautes ayant séjourné six mois à bord de l’ISS. L'essentiel dans cette histoire, c'est le soutien de Belspo sur le long terme ; soutient qui nous a permis d'arriver où nous sommes aujourd'hui. »

Arnaud Vajda, président du comité de direction du SPP Politique Scientifique (BELSPO), partage cet enthousiasme : « Malgré les tensions géopolitiques actuelles, la science, et particulièrement la recherche spatiale, continue de nous rassembler. Le nombre d’astronautes est limité. Notre collaboration entre plusieurs continents, en dépit des difficultés, démontre que chacun reconnaît l’importance capitale de ces recherches. Nous attendons avec impatience les résultats et leur influence sur l’avenir des voyages spatiaux. »